Quel est le montant des ressources nécessaires pour créer l’entreprise en Afrique ?
Combien coûte une création d’entreprise en Afrique ?
Comment bien dimensionner le plan de financement ?
Autant de questions récurrentes que se pose chaque entrepreneur, sans toutefois qu’il n’existe de réponses « toutes faites ».
En effet, la seule réponse acceptable consiste à lister les frais d’immatriculation, de rédaction des statuts, de publication dans un journal d’annonces légales etc.
Pourquoi est-il si difficile d’appréhender le coût d’une création d’entreprise en Afrique ?
Simplement parce que chaque entrepreneur et chaque projet sont uniques !
D’ailleurs, le business plan traduit parfaitement cette unicité, notamment au travers de la présentation du créateur, des exigences du projet et de la vision que l’entrepreneur a de son entreprise et de son développement.
Ainsi, individu, nature du projet et vision sont les trois principaux éléments qui vont impacter directement la manière dont le plan de financement sera appréhendé et construit.
L’individu
Ses motivations
Première étape indispensable : faire le point sur vous et votre envie d’entreprendre. Le point de départ d’un projet est la personnalité de l’entrepreneur.
Ses motivations, son volontarisme, son contexte personnel et professionnel, l’adéquation de ses compétences avec son projet, ses aptitudes, ses attitudes et ses ressources fondamentales conditionnent voire façonnent le projet.
Les réelles motivations de l’entrepreneur sont une illustration parfaite.
En effet, chaque entrepreneur possède ses propres mobiles pour créer une entreprise. Or chaque individu a des motivations différentes.
L’un peut créer pour retrouver une situation professionnelle, tandis que l’autre souhaitera le faire pour développer un partenariat familial tandis que le troisième le fera pour développer un concept, répondre à une opportunité, être indépendant, devenir riche etc.
Rappelons que ses mobiles ou motivations constituent bien souvent le « moteur » du projet. Or sans moteur, point d’avancées possibles !
Pour cette raison, il est indispensable que le projet soit compatible avec les attentes et aspirations de l’entrepreneur.
Prenons un exemple un peu caricatural : un entrepreneur qui souhaite rompre avec la hiérarchie, être son propre patron, travailler « comme il le souhaite », sa principale motivation est la volonté d’indépendance.
Imaginons maintenant que les opportunités d’affaires et la demande du marché le conduisent à créer son activité comme sous-traitant. Or, le client d’un sous traitant n’est-il pas communément désigné comme le « donneur d’ordre » ?
Littéralement, la personne qui donne des ordres. Vouloir rompre un lien de subordination directe avec son employeur pour être indépendant et devenir « l’exécuteur d’ordres » d’une myriade de clients, n’est-ce pas antinomique ?
La motivation première, la volonté d’indépendance, ne risque-t-elle pas de pâtir de cette situation voire même de disparaître petit à petit, annihilant ainsi le « moteur » du projet puis, peut-être, le projet lui-même ?
Cette illustration réaffirme que parmi, les indispensables pour réussir, “faire corps” avec son projet d’entreprise, porter une idée qui corresponde à sa personnalité, ses valeurs, ses ambitions, ses objectifs est essentiel.
Son mode de raisonnement
D’une manière générale, il n’y a pas de portrait-robot de l’entrepreneur idéal ! Chacun a des qualités et des défauts qui peuvent être autant d’atouts dans la réussite d’un projet.
Par ailleurs, hérédité, caractère, tempérament, culture d’origine, éducation, croyances, sexe, âge, expériences personnelles, peurs, vision du monde, valeurs, attitudes et comportements fondent la personnalité.
Ainsi, chacun possède une identité psychologique distinctive avec ses propres caractéristiques émotionnelles, morales et intellectuelles. L’entrepreneur doit savoir faire de cette unicité un avantage !
Ainsi, l’entrepreneur pourra, par exemple, être plus enclin à utiliser une approche causale ou effectuale pour construire son projet de création d’entreprise. L’approche causale consiste à définir des buts pour ensuite trouver les ressources nécessaires à leur accomplissement.
Tandis que l’approche effectuale consiste à partir des moyens à disposition pour définir de nouveaux buts : que puis-je faire compte tenu de qui je suis, de ce que je connais et de qui je connais ?
Le point de départ est la personnalité de l’entrepreneur qui va développer son projet par des interactions avec des parties prenantes qui apporteront des ressources et des possibilités nouvelles.
Quels impacts sur le plan de financement
Le raisonnement causal conduira à fixer un objectif : « je souhaite prendre 10% de ce marché » puis à définir ensuite les ressources nécessaires à son atteinte.
Tandis que le raisonnement effectual, conduira l’entrepreneur à s’appuyer sur ce qu’il possède déjà pour démarrer son projet « Je dispose de 8 000 €, je suis passionné par mon métier de graphiste, je peux consacrer 6 mois au lancement de mon activité pour laquelle je vais d’ores et déjà mobiliser mon réseau et des clients potentiels ».
Ainsi, dans l’approche causale, il est fort probable que le plan de financement initial intègre l’ensemble des investissements nécessaires à l’atteinte de l’objectif préfixé.
Dans l’approche effectuale, le plan de financement sera certainement moins conséquent puisque les ressources apparaitront « chemin faisant » au fur et à mesure de l’adhésion de nouvelles parties prenantes qui apporteront des ressources nouvelles, des possibilités nouvelles, mais aussi des objectifs nouveaux.
Sa personnalité Parmi les traits de personnalité, la propension au risque peut influencer l’approche financière de l’entrepreneur.
En effet, un individu manifestant un fort besoin de sécurité tendra à limiter le risque en privilégiant le financement interne tandis qu’un autre, plus proactif, aura tendance à recourir plus facilement à l’endettement.
Ici encore, la personnalité de l’entrepreneur mais aussi son besoin de contrôle, son aversion pour le risque, son expérience, ses compétences, ses objectifs influenceront le choix de financement.
Le niveau de risque accepté par l’entrepreneur, particulièrement lorsqu’il doit garantir personnellement les emprunts, affectera donc directement la structure financière de l’entreprise.
Quels impacts sur le plan de financement
Dans un cas, le recours aux financements extérieurs sera prépondérant et l’entrepreneur tentera de maximiser l’effet de levier de son apport personnel pour accéder à des financements externes.
Dans la seconde hypothèse, les ressources au démarrage seront probablement plus faibles mais l’entreprise sera financièrement plus autonome et indépendante.
Ses comportements de consommation
La personnalité couplée à l’âge induit des comportements de consommation qui pourront se traduire par une approche différente au niveau de plan de financement.
En effet, la génération des « nowners » se développe et « commence même à modifier la structure de l’économie » avec des comportements de consommation totalement différents.
Posséder des biens pour une durée indéterminée n’est plus leur credo : ils préfèrent louer, acquérir des articles d’occasion, emprunter à leurs connaissances etc.
Quels impacts sur le plan de financement
Deux approches s’opposent. Pour répondre à un besoin, est-il préférable de posséder le bien ou d’en avoir l’usage et l’accès ?
Bien évidemment, avec une approche purement financière, la question ne se poserait pas en ces termes.
Mais quoi qu’il en soit, à l’heure d’aborder la construction du plan de financement, les habitudes ou comportements de consommation ne manqueront pas d’influencer les choix de l’entrepreneur.
Son environnement L’environnement et les contraintes personnelles de l’entrepreneur influencent nécessairement sa vision du projet et par conséquent le projet lui-même.
En lien avec le plan de financement, les notions de ressources financières personnelles et de revenus apparaissent au premier rang des facteurs impactant.
Les ressources financières à disposition de l’entrepreneur serviront à faire effet de levier sur les financements complémentaires et constitueront une part non négligeable des ressources du plan de financement.
Par ailleurs, le projet doit répondre à deux exigences : permettre de dégager un revenu minimum vital et permettre d’atteindre le niveau de revenu souhaité par le dirigeant.
Quels impacts sur le plan de financement
Le niveau des ressources initialement disponibles impacte directement la manière d’appréhender le plan de financement.
Etre en capacité de faire un apport de 10 000 € ou 100 000 € modifiera nécessairement la physionomie des fonds propres.
Le lien entre revenu minimum et souhaité et plan de financement est plus difficile à établir directement.
Néanmoins, plus le revenu nécessaire ou souhaité sera élevé plus l’entrepreneur aura tendance à mobiliser dès le départ des moyens supérieurs, espérant que les capitaux engagés permettront de dégager des profits supérieurs.
À ce titre, dans l’environnement familial de l’entrepreneur, les revenus du conjoint sont aussi une donnée importante car ils peuvent permettre de faire face aux charges familiales dans l’attente de la montée en régime de l’activité.
Rappelons – l e : chaque entrepreneur et chaque projet sont uniques ! Toute personne se construit sur la base d’innombrables facteurs psychologiques et socioculturels qui influencent ses choix et décisions, y compris en matière financière.
Le projet La nature du projet, le domaine d’activité, les exigences du cycle d’exploitation sont des caractéristiques qui influenceront directement les besoins et les ressources du plan de financement.
De prime abord, un projet industriel engendrera plus d’investissements qu’un commerce de proximité, un marché très concurrentiel avec de fortes barrières à l’entrée sera moins accessible qu’un autre et pourra nécessiter un « ticket d’entrée » plus élevé, un cycle d’exploitation avec de gros volumes de stocks en valeur, un fort pouvoir de négociation de la part des clients et des fournisseurs nécessitera certainement plus de ressources pour financer le besoin en fonds de roulement.
Les besoins d’investissements selon la nature du projet
La nature du projet peut conduire l’entrepreneur à faire face à diverses barrières à l’entrée : obstacles à surmonter pour se lancer sur un marché cible.
Ces barrières à l’entrée sont de deux natures : naturelles ou artificielles. Les barrières naturelles ne dépendent pas de la volonté des acteurs en place alors que les barrières artificielles sont le résultat de stratégies mise en œuvre pour rendre difficile l’accès au marché cible.
Un niveau élevé d’investissements constitue une barrière naturelle. Par exemple, le coût de création d’une unité de fabrication d’écrans plats s’élève à plusieurs millions.
Quels impacts sur le plan de financement
La complexité porte sur le chiffrage précis des investissements.
Généralement, cette étape de la construction du plan de financement peut prendre du temps, car il sera nécessaire de consulter plusieurs professionnels.
De plus, contourner cette barrière à l’entrée constituée par le montant important des investissements nécessite d’envisager plusieurs options soit d’usage soit d’acquisition, telles que la location, l’achat de biens d’occasion, la reprise d’entreprise plutôt que la création ex-nihilo, la diversification des sources de financement etc.
Notons que d’autres barrières à l’entrée peuvent interférer dans la construction du plan de financement.
En effet, l’étude de marché permet d’avoir une vision claire du contexte, de l’environnement et des tendances du secteur d’activité ciblé. Il est indispensable de montrer à ses partenaires, notamment financiers, que l’ensemble des barrières existantes ont été prises en considération.
La capacité de l’entrepreneur a identifié les contraintes du projet est un élément rassurant quant à son niveau d’expertise.
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